La-haut dans la montagne

Apres avoir passe 2 jours a la recherche de gaz (et oui c'est toujours le meme probleme qui nous poursuit) que nous avons fini par trouver nous partons enfin dans les montagnes dans les environs de Karakol(moment tres attendu par Mati). Nous partons bien charges, avec 5 jours de provisions. Objectif un lac et 2 cols a 3800 m. C'est parti !

Comme vous le voyez sur les photos, tout n'a pas ete reposant. Un peu de piment, ca fait pas de mal ! Du piment, les Khirgiz, ils s'en foutent : le premier jour on marche sur un chemin carrosse, c'est le jour de l'independance, tout le monde est joyeux car pas de travail, dans les voitures qui nous depasssent les gens sont tous morts de rire. Marcher, c'est pour les nullards, les pauvres ou pour ceux qui n'ont rien compris a la vie. A la limite les paysans sont a cheval. Mais a pied ! Non, vraiment, c'est debile de marcher pour eux. On ne s'en laisse pas compter, on maintient le cap et on se fait meme inviter a prendre le the par une petite famille bien sympa. Je goute enfin a la boisson nationale : le koumis. C'est du lait de jument fermente (donc gazefie), un peu alcoolise mais surtout tres aigre. C'est moins mauvais que ce a quoi je m'attendais, mais quand meme, on peut dire que c'est degueu et qu'il faut etre ne dedans pour apprecier.
Le lendemain on croise 2 types a cheval, visiblement ils ont du mal a se remettre de la cuite de la veille pour celebrer la fete nationale. Ils sont sur le meme canasson et avancent doucement. Ils levent la tete en nous croisant et l'un 2 reclame de la vodka pour "soigner son pote qui est malade", il nous croit pas trop quand on lui dit que malgre les gros sacs y a pas de vodka dedans. A pied, sans vodka : un paradoxe sans solution dans la tete du Khirgize, qui descend de cheval pour nous demander de l'argent (ca coute cher, les medicaments !). On file et il n'insiste pas. On se fait une grosse journee de marche, et on passe le premier col. On perd nos compagnons de marche, Chen et Noam, pour la nuit. Ils camperont plus haut que nous. On traverse des petites cartes postales toutes vertes avec des montagnes au milieu, ca rappelle le pays, sauf que les yourtes remplacent les chalets. Et il y a bien plus de chevaux, aussi.
Le quatrieme jour est agite, on atteint le lac Ak Kul sous la grele, qui se transforme en neige 1h avant le col. Aneva peste mais avance bien, je crois que l'humidite la motive. La descente est un peu difficile, a cause de la neige, du coup on part "dre dans le pentu" avec petits virages serres, manque plus que les skis. Encore une grosse journee de marche. Du coup le lendemain on part doucement, on prend le the et un berger se pointe a l'horizon, bien sur on l'invite pour le petit dejeuner. Enfin au debut il sait pas trop quoi faire et il reste sur son cheval avec son verre a la main. Il finit par s'asseoir avec nous, on discute un moment et avant de partir il insiste pour qu'on boive un peu de "schnapps", de la vodka donc, qu'il tire de sa poche. A 8h30, 2 petits shots bien serres qui me font rentrer dans la categorie des alcooliques lourds, ceux qui boivent de l'alcool pur avant le cafe... On arrive quand meme a repartir et dans le petit hameau d'Altyn Arachan on fait une pause "sources d'eau chaude", synonyme de bain apres 4 jours sans eau chaude c'est un regal. On redescend en laissant derriere nous le mont "tente" et on rentre a Karakol, bien creves mais bienheureux. Le grand air (et la vodka de bon matin ???), moi je vous dis, y a que ca de vrai.

Mati

Comments

[Suzanne Rouez]

Quel beau texte, spontané et plein d'humour. Un plaisir de vous lire. Magnifiques photos.
Courage, et faites chaque jour en sorte que ça... GAZ!

Admiration.

[Aneva]

Effectivement les plages du Bresil m'ont manque le soir dans les yourtes a 3000m.
Pour rassurer mes parents, pas de vodka de bon matin pour moi.

[Caro]

elle a l'air bien costaud votre marche!! Pas de regrets en pensant aux jours de farniente sur les plages du Brésil??
Anneva, toi aussi tu carbures à la vodka de bon matin?
Bisous à tous les deux
Caro