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les péripéties d'Aneva & Mati
21 juillet 2007

Fantastique plongee dans les meandres de l'administration Ouzbeke

Boukhara c'est fini. Les tracas stomacaux aussi. Youpi.

Cap sur Samarcande. Premier dilemne : taxi partage ou bus ? Allez, encore un coup de bus, pas cher et local. On attend donc 1h30 que le car se remplisse puis 20 minutes que le chauffeur se pointe et daigne demarrer (mais ou etait-il, ce bougre, pendant que le bus se remplissait ?). Enfin on roule. Pas d'air conditionne. On pete de chaud. Le car est authentiquement francais : il etait autrefois utilise par l'entreprise "Boudin" de Rennes. En fait de boudin un enorme ouzbeke completement eclate a la vodka et a la biere somnole quelques sieges derriere nous tout en enlacant son voisin de devant, mignon tout plein. Au milieu du voyage de 4h, on croit a la panne. Damned. Il fait trop chaud pour squatter le bas-cote de "l'autoroute". Heureusement on repart 10 min apres l'arret, fausse alerte. A une demi-heure de l'arrivee, c'est le clou du pestacle : une maman fait vomir son petit garcon dans l'escalier du milieu. Un tableau touchant. Nouvelle pause nettoyage, et fin des aventures pour ce petit parcours.

Apres tant d'emotions, nous sommes heureux d'arriver a Samarcande, ou nous retrouvons les parigots Aline et Antoine. Ayant fait quelques emplettes a Boukhara, nous souhaitons envoyer un paquet de 2.6 kg en France. Nous nous dirigeons en confiance vers la poste centrale. A peine nous voit-elle debarquer que la guichetiere hurle "Certificate ?? Certificate ?!?
- Non Madame, mais nous n'avons pas de tapis vous savez
- C'est pas grave, Certificate quand meme
- Et ca se passe ou ?..."

S'en suivent 10 minutes d'explications sur l'administration ou nous devons recuperer le certificat (genre : c'est la - Non la... Attendez - Ca y est, c'est la !"
Nous nous mettons en route, il est 11h. La Poste ferme a 15h. Facile. Etonnamment, nous trouvons le fameux bureau des certificats du premier coup. Une charmante dame nous accueille et nous explique que oui, nous avons besoin d'un certificat pour envoyer nos suzane (tentures murales, genre batiques), bien que ce ne soit pas des antiquites et qu'ils soient "tres moches" (dixit l'experte). Avant de commencer a remplir une paire de formulaires, nous devons joindre 2 photos des objets. Pendant que nos moities jouent les secretaires, nous les hommes a tout faire partons developper les photos prises a la va-vite. Nous terminons le dossier vers 12h35. Nous payons environ 10 euros pour ce fameux certificat. Alors que la valeur du colis est de 60 dollars et qu'on n'a pas encore paye l'affranchissement. Sympa. Surtout que la dame nous explique que ces certificats ne sont reclames que pour les objets qui ne sont pas des antiquites. Absurde et kafkaien. Grandiose administration.
La gentille experte au gout tres sur ("ils sont moches vos suzane", ca reste en travers de la gorge) appelle la Poste pour demander au douanier de service de rester jusqu'a notre arrivee. Il est de service jusqu'a 13h. Il dit que oui, il veut bien rester. Aimable porte-kepi. De notre cote on fait 2 equipes : l'une file au bazar recuperer 2 cartons pendant que l'autre va directement a la Poste, ou nous penetrons a 12h52. Je commence a remplir de nouveaux formulaires, l'autre equipe arrive avec les cartons, tout s'enchaine parfaitement.

Enfin jusqu'a ce que la guichetiere nous avoue que le douanier a deja mis les bouts et que nous devons revenir lundi (nous sommes vendredi). Cris, hurlement, desespoir dans le camp francais. Mines faussement surprises, petits rires et mesquinerie cote ouzbeke. On se bat tous les 4 avec l'energie du desespoir, en bloc. "It's a fucking war", comme dirait Chris le Yankee. L'employee du guichet trouve finalement une astuce unique en nous revelant que le douanier n'inspecte que les paquets "durs" (en carton quoi) et donc qu'il suffit d'emballer notre bordel dans du papier kraft pour plier le business aujourd'hui. Regain d'energie, retour Bazar pour acheter le papier. On fignole les colis, le notre pese 600 g de trop (au-dela de 2kgs il doit etre inspecte par le douanier qui s'est fait la malle). Oblige d'enlever les bouquins. Et de re-ecrire les formulaires d'envoi en 3 exemplaires. Arghhh, je me meurs. Soupirs. Supplications. Larme a l'oeil (inefficace). Grand rire bruyant (inefficace).
Elle finit par emballer notre paquet, l'envoi coute aussi 10 euros et attention, il est cachete a la cire. Pendant tout ce temps et durant les aller-retour vers sa balance la guichetiere balance vanne sur vanne a ses jeunes collegues, qui gloussent allegrement. Je crois que je vais lui vomir sur son comptoir, dans la plus pure tradition ouzbeke (cf. paragraphe sur le bus, plus haut). Mais non, c'est fini on peut partir. Il est 14h45. Nous avons donc mis 4h a envoyer 2 paquets. Epuisement. Vide mental. Dejeuner. Pizza ouzbeke. Beurk.

Dernier effort de la journee, juste pour vous montrer l'etat des administrations : nous voulons changer des dollars en soms, la monnaie du coin. Nous allons au bureau local de la banque nationale (Samarcande etant la 2eme ville du pays). La reponse au guichet est ferme et definitive : "On n'a plus de soums !". Nous ne sommes qu'a moitie surpris, a Noukous on nous avait fait le meme coup. Nous avions passe 2h a chercher une banque pour arriver a changer... 25 dollars, mazette une vraie fortune ! Les gens te disent "Nyet soms" alors qu'on voit des clients faire des depots de liasses par sacs entiers. La encore, faut pas chercher a comprendre.

Conclusions :

  1. L'Euro, ca a du bon
  2. La prochaine fois que vous faites 30 min de queue a la Poste, estimez-vous heureux. Vous pourrez meme vous permettre de sourire a la guichetiere
  3. L'administration, c'est plus fort que toi. Que moi. Que nous. Que vous ?

Promis y aura des photos de Samarcande dans le prochain message.

Mati

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Commentaires
F
et dire que l'on se plaint de l'administration française <br /> Enfin je vois que vous êtes trés occupés. <br /> Bon courage pour les prochsines démarches <br /> bises <br /> a+ <br /> Famille dunand
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